Parce que l’administration, je l’aime d’amour !

Publié le par Lisa

 

Bonjour mes petits lecteurs tout frais marinés aux petits oignons !! Ca va bien ?

 

Donc ici c’est le moment où je décris THE PLAN.

 

On va passer vite sur la partie biographique : un jour, j’ai appris qu’il existait un trucmuche qui s’appelait Erasmus qui permettait d’aller habiter un an plus ou moins chez des étrangers et faire tes études là bas au lieu d’ici. Et là, j’me suis dit, bon bah, j’ferais ça quand j’serai grande, obligé (avec l’accent alsacien : yoooo duuuu, ça je veux aussi fèèèère une fois). Je sais plus quel âge j’avais, mais c’était avant que Klapisch sorte L’Auberge Espagnole, que tout le monde voie ce film et me copie mon plan. En gros, toutes mes connaissances du reste de l’Europe me venaient d’un livre emprunté à la médiathèque pour enfants de Ploucsheim-sur-Rivière (les noms de certains lieux ont été changés pour préserver l’anonymat, vous remarquerez tout de même l’effort pour respecter les disconsonances alsaciennes) sur les pays et les traditions d’Europe, ou un truc du style. Le livre expliquait que toutes les espagnoles avaient des robes longues et dansaient couramment le flamenco, tandis que leurs maris se faisaient courser à moitié à poil par des taureaux cornus, et pendant ce temps là, tous les autrichiens vivaient dans les montagnes en portant des shorts à carreaux et à bretelles, tandis que les écossais, eux, c’étaient des jupes à carreaux, et cetera, vous voyez le niveau.

 

 


 

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(Les plus observateurs d’entre vous me feront remarquer qu’un môme normal aurait eu une réaction de peur ou au mieux de méfiance face à de telles mœurs, et non pas une envie fulgurante d’aller se mêler aux autochtones. Je dois être prédestinée, ou un peu fêlée).

 

Bon, entre temps, j’ai fait quelques études (le collège, par exemple), et après deux trois péripéties (le lycée, quoi) je suis arrivée en LEA (si il y en a encore qui ne savent pas ce que c’est, vous cliquez sur le lien, ça suffit, maintenant. Bon c’est une fac de langues quoi.), et puis pour être sûre d’avoir l’air d’un ovni, j’ai pris la combinaison de langues allemand-espagnol-portugais. On était deux à l’avoir dans toute la promo, c’est du beau (si par hasard il y a un autre être humain qui a la même combi et qui passe par là, déjà, big up à toi, et contacte-moi, faut qu’on parle !).  Et je devance la question : si, si, je parle quand même anglais (les derniers anglais que j’ai croisés m’ont même dit que je parlais très bien, mais je pense que c’était pour être gentils). 

 

 

A ce moment là, tu te dis, c’est bon, je touche le but, j’suis en fac, j’vais partir, tralala.

 

Et c’est là que tu te heurtes à l’administration.

 

Qui décide que :

  • Tu pars en 3e année, pas avant, pas après.
  • Tu pars dans les villes qu’on a pré sélectionnées (n’espérez pas y voir une capitale hein)
  • Tu pars un semestre dans le pays de ta langue A (le germain !), tu reviens, tu pars un semestre dans le pays de ta langue B (l’espingouin !). Si t’as pas l’envie ou les moyens de déménager 4 fois en 10 mois, tu restes là.
  • Il y a des obscurs critères de sélection à base de notes minimales et cetera.

 

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Je précise bien que tout cela est spécifique au département LEA de l’Université du Pays de la Knack et de la Choucroute (qui bien entendu ne porte pas ce nom, mais je peux pas mettre le vrai nom de l’Université, sinon s’ils font une recherche sur eux-mêmes et qu’ils tombent sur moi via l’indexation google [vous avez vu, j’ai dit indexation, je commence à parler geek ?] ils vont m’attaquer pour diffamation. Enfin je les ai pas encore diffamés mais ça risque de venir [après tout dépend du sens qu’on donne à diffamation, je raconte que des trucs vrais moi]).

 

Après de longues délibérations, mon projet est le suivant :

 

  • De septembre à janvier, un  semestre à l’université de Murcie (Murcia, pour les intimes)

 

  • De euh, bah les dates sont encore inconnues, mais en gros le semestre suivant, un semestre à Munich (München pour les intimes).

 

 

Et c’est là qu’on arrive dans le vif du sujet : l’administration, mon amour !

 

Pour expliquer cette déclaration d’amour inconditionnelle, deux éléments :

Ca, c’est un article que j’ai écris en rentrant de ma toute première journée à l’Université du Pays de la Knack et de la Choucroute :

 

"Pour les langues c'est dans le Patio bâtiment 3. Ou 4. En tout cas le 2e étage. Mais l'anglais c'est pas avec les autres en fait, c'est dans un autre bâtiment. Ah et Langues Etrangères Appliquées c'est pas non plus là, faut aller dans la bâtiment 5, c'est comme pour aller à l'amphi 2. Le CRAL c'est marqué Bâtiment5Etage2Salle39 mais ça a déménagé depuis des années, d'après le prof de démographie qui occupe maintenant la salle. Mais personne ne sait où, mais de toute façon leur secrétariat n'est ouvert que le jeudi de 12h15 à 13h45, et jeudi vous aurez fini vos inscriptions pédagogiques donc ça ne vous servira plus à rien d'aller leur demander si vous pouvez avoir votre option ou si vous êtes obligée de faire littérature hébraïque contemporaine à la place vu que votre inscription sera effectuée. Par contre si vous choisissez la littérature en option, vous devez aller vous inscrire à l'autre UFR, enfin d'abord demandez leur les horaires pour voir si ça peut se caser dans votre emploi du temps et si ça peut se caser inscrivez vous là-bas puis revenez ici nous dire que vous êtes inscrite là-bas pour qu'on puisse vous inscrire ici. Et après il faudra caser vos TDs dans les trous. Oui oui oui, les deux options elles sont obligatoires; Non non non, vous ne pouvez pas prendre de langues en option un même si vous êtes en fac de langues. Prenez plutôt Histoire de l'Art Médiévale."

Lundi 7 septembre 2009.

Bienvenue à la fac =)

 


Et maintenant, petit extrait vidéo (ah bah quand je parlais de l’auberge espagnole). Cliquez!! 

 

Donc maintenant vous êtes persuadés que je vais dire « aaaaaah, bah c’est comme dans la vidéo c’est exactement pareil dans la vraie vie lalalala ». Eh bah non, cette vidéo est totalement fausse et falsifiée. La vraie vie n’est pas aussi facile :

 

  • Comme vous le voyez, Romain Duris, il cherche qui c’est Erasme. Grossière erreur. La seule, l’unique, l’ultime information qui nous a été fournie par la fac (c'est-à-dire le seul truc qu’on a pu obtenir d’eux gratuitement sans avoir à se rouler par terre et supplier), c’est un prospect sur la vie d’Erasme. Ca et un pyjama T-shirt avec marqué Université de Str du pays de la Knack et de la Choucroute dessus (vous aviez cru que j’allais me trahir hein ?). Bref, ce truc a été recyclé en ramasse-poussière sur mon bureau, comme vous vous en doutez.
  • Ensuite, la vidéo ne respecte pas la règle d’or : si tu dois pérégriner parmi plein de bureaux différents, ceux-ci ne sont pas ouverts en même temps, pas les mêmes jours de la semaine, ou alors le même jour mais pas à la même heure. Parce que si tu fais tout en une fois c’est quand même pas très drôle. Ah et puis, quand bien même il y aurait un créneau commun ou ils seraient ouverts dans la semaine, la probabilité que tu trouves un post-it sur la porte avec marqué « exceptionnellement fermé » est proportionnelle aux efforts que t’as fait pour venir (heure de transport en commun, prise de congé dans ton job étudiant).
  • Quand tu viens de monter trois étages d’escalier de fac à toute vitesse et en état d’énervement total, tu n’es pas tout frais et pimpant, mais tu respires comme un phoque asthmatique en pleine crise en te pointant dans le bureau. Ca fait partie d’un processus de ridiculisation de l’étudiant candidat aux échanges internationaux auquel personne ne peut échapper (et sûrement pas l’immense sportive que je suis, hahaha) qui vise également à tester les performances physiques de l’étudiant qui prétend se balader à l’étranger aux frais de la fac.
  • Et et et ils perdent pas les dossiers, non mais arrêtez, c’est méchant de dire ça, moi j’aime pas quand on est méchant et quand on ment. Ils oublient simplement de transmettre le document hyper important que leur a transmis la fac du pays étranger pour qu’ils nous le donnent, et qui est à renvoyer par fax urgemment (mais dans l’histoire, j’ai une part de responsabilité, j’ai une adresse mail « trop compliquée à recopier »).

 

J’espère avoir rétabli la vérité, et lavé l’honneur, souvent injustement traîné dans la bouillabaisse, des administrations. Vous pouvez maintenant éteindre votre ordinateur et reprendre une activité normale.

Publié dans France!

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L
<br /> J'ai envie de dire waouw, vous vous surpassez sur les métaphores là xD<br /> <br /> <br />
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D
<br /> Belle comparaison Spy, et très juste, même nous on a galéré pour trouver cette salle, malgré le fait que ce soit par chez nous x). La Fac chez nous de toute façon, c'est comme les cigognes : ça<br /> vole pas très haut.<br /> <br /> <br />
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S
<br /> C'est une spécialité de ta fac ouais l'administration de merde, pas de tout le pays de la Knack et de la Choucroute ^^<br /> Trouver la bonne salle pour le C2I quand ça se passe chez vous, c'est plus complexe que de trouver un trésor de barbe - rousse enfouit à trois mètres sous la banquise arctique…<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Surnom bien trouvé!<br /> Je précise que les administrations du Pays de la Paëlla et du Flamenco m'ont aussi l'air bien plus efficaces, donc euh, on va dire que c'est une spécificité culturelle choucroutoise :/<br /> <br /> <br />
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J
<br /> Ahahahahahaha :p Ma pauvre, tant de galères administratives. J'ajoute qu'à Par..., heu, au pays de la pollution et des gens malpolis dans les transports en communs et sur les routes, c'est quand<br /> même un peu moins prise de tête !<br /> <br /> <br />
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